Un code de 1685 () ()


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Les codes de Louis XIV

Une lettre chiffrée de 1685

Dans les mémoires de Catinat, une lettre datée de 1685 semble être l’exemple d’utilisation d’un code à double table le plus ancien.

Remarque : la date n’est pas très lisible, mais en tenant compte des documents datés précédents et suivants, la date 1685 semble être la plus vraisemblable. Dans tous les cas, c’est uniquement le dernier chiffre qui est suspect (le 5).

Voici la lettre

Voici un extrait:

Si vous jugez à propos de ne pas plus fatiguer
de garde la garnison de la ville que n'est celle
de la citadelle, le roi approuve que vous le
fassiez: mais il régler cela de manière qu'il
n'y aipas moins de quate cents soldats fran-
çais qui montent la garde à la ville, et les distri-

                 X    X    X  qu  o  u   i
buer de manière 401. 421. 218. 1. 6. 60. 57.
 l   y    a    u   ra   u    n  so   l    da   t
90. 124. 202. 69. 195. 134. 18. 70. 114. 356. 41.
 i   ta   li   e   n   i   l   y    e   n   a    i
112. 20. 132. 43. 22. 57. 90. 178. 43. 18. 202. 112.
 t   to   u    s   io   u  r   s   de  u    x
123. 84. 177. 16. 308. 60. 5. 59. 105.134. 127.
 f    ra   n   co   i    s   x    x
253. 317. 18. 148. 112. 68. 429. 186., et comme
prsentement que vous devez être en possession
du château, les postes que vous teniez de ce
Il faut d’abord remarquer qu’il n’y a qu’une partie de la lettre qui est chiffrée. A l’époque, c’était une pratique courante bien que diminuant la sécurité. L’affirmation de Bazeries que les codes de Louis XIV et leur utilisation étaient nettement supérieurs à ceux de Napoléon est sans doute exagérée.

Les lignes chiffrées sont surmontées par leur traduction groupe à groupe. Il m’a donc été facile de reconstituer la partie du code correspondante aux groupes chiffrés utilisées. Les nulles sont représentés dans la traduction par des lettres X en majuscules.

Le code utilisé

a   202,162             i   57,112              r   5,31
c   231                 io  308                 ra  195,317,379
ca  179                 l   90,114              re  64,75,47,3
Casal   413             la  94                  s   16,59,68,168,204
ce  37                  le  78,325              sa  25
ci  223                 li  265,132             se  160
co  148,272             ma  146                 si  8
cu  382                 me  13,75               so  70
da  356                 M.Mantoue   431         su  225
de  105,120,29,82       mo  263                 t   41,123,99
du  105                 n   18,22,194,113,173   ta  20,23
e   43,164,111          ne  91,286              te  15,35,62
et  158                 ni  328                 ti  67,161
f   253                 o   6,32                to  84,171
fe  361                 p   10                  u   60,69,134,177
fi  29                  pe  53                  uo  71,46,73
fu  374                 qu  1                   x   107,185,127,76,401,
g   206                 que 27                  y   124,178
Si on compare ce code à celui de 1676, on constate immédiatement qu’il a une taille similaire. La valeur du groupe chiffré le plus élevé est 431 (M. de Mantoue). Par contre la redondance est plus forte. Les lettres N et S offrent chacune cinq possibilités alternatives de chiffrement (n : 18, 22, 194, 113, 173). Du fait que l’on a très peu de texte chiffrée, il est possible que l’on a également au moins 5 alternatives (au lieu de 3) pour chaque lettre. On remarque aussi la présence du codage de noms propres : la ville de Cazal et Mr de Mantoue. Les codes corresponds étant respectivement 413 et 431, c’est à dire en fin du code ; ce qui suggère que ces noms propres ont été ajoutés à la fin.

Si on inspecte la lettre, on remarque que l’usage de nulles permet de masquer le véritable début et la véritable fin des parties chiffrées.

Références

  • Mémoires et correspondance du maréchal de Catinat, Tome II (1819) (Google)